Pas un seul mois sans assister à une séance de Conseil Municipal… Qu’elle soit à Saint-Dié, Epinal, Neufchâteau ou encore à Darnieulles, village dans lequel mon père s’investi depuis plus de 25 ans, j’assiste régulièrement aux réunions en simple spectateur. Quelle est la différence entre une réunion menée par Simon Leclerc et l’autre par Michel Heinrich ? Dans quelle ville l’opposition est-elle la plus virulente ? Ces questions me sont posées régulièrement… Dix mois après les élections municipales, je me donne l’occasion de faire un point afin de vous faire partager l’ambiance de ces débats.
Mardi 7 Janvier 2009, à la mairie de Darnieulles, le conseil Municipal se réunit pour la première fois de l’année. L’occasion pour le Maire de souhaiter la bonne année à l’assemblée. Le public est composé de deux personnes, pas surprenant pour un village de 1500 habitants. La secrétaire énonce les délibérations prises lors de la précédente réunion de conseil et l’ordre du jour suit son cours. A chaque dossier, la quasi-totalité des conseillers apportent leurs commentaires et débattent ouvertement. Cette liberté de parole qui n’est régulée par aucun micro laisse parfois la place à de longues discussions. C’est ce qui frappe en premier lorsque l’on connait la rapidité de traitement de certains dossiers dans les plus grandes villes. Toutefois, la convivialité et l’esprit d’équipe est perfectible même si à Darnieulles, une seule personne revendique le statut d’opposant.
A Epinal, le public composé généralement d’une quinzaine de personnes peut suivre l’ordre du jour grâce à des feuillets distribués gracieusement. La presse et le secrétariat fait bien entendu partie du décor. Une réunion préparatoire de la majorité a toujours lieu une semaine avant pour passer en revue les différents sujets à l’ordre du jour. C’est ce qui explique la sagesse des conseillers en séance. Les dossiers ne trainent pas et le vote des délibérations suit le même rythme. Il n’est pas rare qu’une trentaine de points à l’ordre du jour soient traités en deux heures. Il faut dire que l’opposition socialiste menée par Jean-Pierre Moinaux a peu d’arguments et Nathalie Mercier (Modem) est bien seule pour défendre ses intérêts. Malgré tout, la loi de la démocratie est respectée et le temps de parole n’est pas décompté.
A Saint-Dié, et ma grande surprise, j’ai assisté à des débats toujours courtois. L’opposition menée par Damien Parmentier prend le soin d’appeler le Maire « Monsieur le Ministre »… on se croirait au Palais Bourbon ! La police reste près du public, étonnant pour une municipalité qui se dit socialiste et qui critique la politique sécuritaire du gouvernement … On sent aussi une certaine préparation du Conseil et les membres de la majorité restent muet. Bref, je rends tout de même hommage à l’aspect technique. Le public (certainement le plus nombreux du département) peut suivre la séance à travers des écrans LCD. Un bémol tout de même concernant la disposition des chaises pour le public. Il est en effet difficile de voir le débat dès lors que l’on s’assoit après le troisième rang…
Enfin, la palme du Maire le plus chahuté revient à Simon Leclerc, nouveau premier Magistrat de la ville de Neufchâteau. Pourquoi ? Tout simplement, parce que l’opposition à réellement perdu les dernières élections ! On ne peut pas en dire de même pour Jean Pierre Moinaux (chef de file de l’opposition socialiste à Epinal) qui n’a rien perdu puisqu’il était déjà dans l’opposition auparavant. La réunion du conseil municipal de Neufchâteau c’est du chahut, de l’énervement, des haussements de ton… mais du théâtre aussi ! Je dois dire que Jacques Drapier, ancien Maire excelle en la matière. Malgré tout, le rythme de l’ordre du jour reste soutenu et Simon Leclerc mène bien sa séance.
En conclusion, je constate un point commun pour l’ensemble des quatre villes : le public est composé d’habitués et n’est pas vraiment constitué des candidats recalés aux élections municipales. Finalement, Michel Heinrich avait raison en mars dernier : comment être crédible lorsque l’on est candidat et que l'on s’intéresse à sa ville uniquement en période d’élections ?
